Alors que la résistance ukrainienne renverse à Kiev la statue dédiée à l’amitié entre les peuples russe et ukrainien, des artistes et intellectuels roumains se demandent comment renouveler radicalement la présence artistique dans l’espace public de Bucarest.
Ici comme ailleurs, le rouleau compresseur de l’imaginaire marchand domine l’espace public, mais la ville est un palimpseste complexe composé tour à tour par les imaginaires byzantins puis orthodoxes, les occupations austro-hongroises puis soviétiques, la fréquence des tremblements de terre, l’état d’abandon d’édifices dont les propriétaires ont disparu lors des catastrophes du XXe siècle, et aujourd’hui par l’Eldorado débridé de l’économie mondialisée.
Dans ce contexte, sur quelle légitimité s’appuyer ? Comment prendre la main sans attendre ? Comment régénérer l’espace public en l’ouvrant aux initiatives transversales ? Comment mettre en commun les divergences d’interprétation du monde ? Comment contribuer à l’autonomie des individus ? Comment revivifier ? Comment accueillir les pensées dissidentes, les poétiques, les innovations sociales ?
L’initiative conduite par Edmond Niculusca (ARCEN) et soutenue par l’Institut Français de Bucarest associe les artistes Pisica Patrata, Dan Perjovschi, Cristian Neagoe, l’architecte-urbaniste Monica Sebestyen et l’ancienne ministre de la culture Corina Suteu, experte internationale en politiques culturelles innovantes.