« La métropole n’est plus qu’un paysage fantomatique, le fossile de sociétés passées où les techniques étaient encore étroitement associées à la transformation visible des matériaux et dont les sciences nous auront progressivement détournés…. À l’émergence de formes, de volumes destinés à persister dans la durée de leur support matériel, ont succédé des images dont la seule durée est celle de la persistance rétinienne ».
Cet extrait de L’espace critique de Paul Virilio éclaire parfaitement l’installation « grand magasin », conçue par Philippe Mouillon à partir d’un immeuble promis à la démolition par la spéculation immobilière.
En plein centre de Lyon, le bâtiment imposant ruisselle d’eau, comme une fontaine monumentale et provoque un trouble visuel. L’architecture en est déformée, épurée et recomposée sans cesse par les reflets, les éclaboussures et l’écume.
L’installation rehausse chaque fragment de la construction, comme un écrin liquide qui la protège, déjoue notre perception ordinaire de l’espace et nous force à relire la qualité de chaque détail, la volumétrie d’ensemble tout comme l’environnement proche.